dimanche 17 juillet 2011

Le corps s'en va, l'esprit demeure....

Je me détache de la mort des autres.
Je ne veux pas me sentir atteinte...
Mon corps est présent mais mon esprit semble ailleurs, une volonté inconsciente qui me permet de soutenir ceux qui restent.
Je ne veux pas voir la mort pour éviter de voir mon avenir, nul n'est immortel.Je range mon excès d'empathie au placard et parviens à sourire pour que personne ne soit plus accablé encore.
Pourtant mon regard parle pour moi.
Aucune larme ne coule de mes yeux mais la tristesse y demeure. Quoi que je fasse, mon regard trahira toujours mes sentiments les plus profonds, ceux que je garde pour moi. Et pour peu que l'on se plonge dans mes yeux, on sait que je ne suis pas aussi détachée que je veux bien le laisser croire.
La mort est une douloureuse, pour ceux qui restent, plus encore que pour ceux qui sont partis dans la souffrance car l'absence reste, sournoise et silencieuse, mais tellement présente.
Je sais que mes larmes finiront par couler, je sais que mon cœur finira par se déchirer, je sais que ma peine finira par se libérer... Mais je ne veux pas craquer. La mort n'est qu'une finalité, la fin d'un livre, d'une histoire qu'on se plaît parfois à se remémorer.
Il faut savoir faire le tri et garder les bons souvenirs afin que jamais ne meurent ceux que l'on a aimés.
Le corps s'en va, l'esprit demeure, chaque acte fait, a laissé une trace indélébile, c'est ce qu'il faut garder à l'esprit.
Lorsque je fais le bilan de ce que j'ai vu aujourd'hui, je me demande si j'aurais la même force pour m'accrocher à la vie...
Je n'en suis pas sûre....
Et puis s'accrocher pour quoi? Souffrir plus? Faire souffrir les autres plus? Plus longtemps? Rester là sans réel but... ce n'est pas pour moi.
Au final, je préfèrerais être la dernière à partir, pour qu'aucun cœur ne pleure mon départ.
Je n'aime pas souffrir mais j'aime encore moins faire souffrir...
Il n'est pas toujours évident de regarder la mort en face, surtout quand elle ne vient pas pour vous mais pour votre moitié...
Ce couple était comme des Inséparables et je sais que ce n'est qu'une question de temps pour qu'elle le rejoigne, de ses dires, c'est pour lui qu'elle vivait, pour ne pas le laisser seul.
Son souhait s'est réalisé, il est parti le premier.
Aujourd'hui il faut faire face à une autre réalité, celle qu'on a tous tendance à oublier... Administrativement parlant, rien de plus compliqué que d'annoncer un décès...
Alors que les proches sont plongés dans une douleur innommable, il faut appeler le médecin pour qu'il constate le décès et vienne remplir les papiers, il faut appeler les pompes funèbres pour qu'ils viennent le préparer et l'emmener, il faut appeler le notaire pour qu'il s'occupe des formalités et puis il faut appeler la famille, les amis... Douleur sur souffrance sur douleur; expliquer, réexpliquer et expliquer encore, sans cesse répéter: Il est mort...
Les larmes coulent à flot, les cœurs se brisent, la tristesse s'engouffrent dans tous les pores et rien n'y fait.
Se répéter qu'il est mieux là où il est n'aide et ne soulage que le temps d'un sanglot
Je n'ai pas peur d'affronter ma propre mort, mais je hais celle des autres...

samedi 25 juin 2011

Parachute troué...

Il arrive plusieurs fois dans une vie que les choses changent et évoluent, avec l'âge nos goûts changent, notre vision de la vie et du quotidien bascule et en ce moment c'est ce qu'il se passe pour moi. Après 5 ans d'histoire d'amour sans histoires (complexe hein, oui je sais), j'ai décidé de rompre avec mon conjoint... Là où l'histoire se complique c'est que c'est vraiment un très gentil garçon qui n'a vraiment rien fait de mal et que donc je n'avais vraiment pas envie de faire souffrir... Il me fallait donc prendre mon courage à deux mains et lui dire, je t'aime bien mais je ne t'aime plus... (toujours pas simple)... Après avoir parlé de mon ressenti à une amie, elle m'a fait écouter une chanson magnifique de la Baronne Zazie, Le Jour J, texte incroyable qui a peu de choses près décrivait ma relation des deux points de vue... Je pars en week-end et prends la décision qu'à mon retour, je lui dis ce que j'ai sur le cœur... Le Jour J arrive donc (toujours plus vite que ce que l'on espère) et pour me donner du courage, la chanson précitée tourne en boucle sur mon ordinateur, je me doute qu'il comprendra partiellement le message... L'heure du coucher sonne et je n'ai toujours rien dit, une fois au lit il me pose la question fatidique:
- ça va?
- hmhm
- arrête de te foutre de moi, je vois bien qu'il y a quelque chose...
- *bouhouhou*

Eh oui, voilà ti pas que je me mets à chouiner, recroquevillée dans mon lit... Le dialogue est ouvert, le sujet lancé, pas question de revenir en arrière même si je sais qu'il va souffrir et moi aussi... Nous commençons donc à parler dans le noir, entre deux sanglots, et les paroles blessantes involontaires sortent de ma bouche, "oui j'ai pensé à toi là-bas, mais non tu ne m'as pas manqué", "je ne suis plus capable de dire que je t'aime", j'en passe et des bien pires...
Il faut que les choses soient dites, je me relève et me dirige vers le salon afin de m'allumer une cigarette et de terminer cette conversation douloureuse à la lumière. Mais certains mots restent coincés, accrochés au piercing lingual, refusant de passer mes lèvres, et quelle ne fut pas ma surprise d'entendre une autre voix que la mienne terminer mes phrases??? Eh oui, loin d'être un imbécile, le gentil garçon que je tentais de larguer en douceur était en train de s'auto-larguer... 0_o'
Entre rires et larmes (surtout pour moi), nous avons ainsi discuté jusque 4h du matin pour conclure qu'en fait, cela faisait déjà bien longtemps que nous n'étions plus un couple, que nous étions deux bons amis qui vivaient ensemble, partageant le même lit, sans ambigüité, seule chose qui nous manquait alors, le dialogue. Une fois soulagée de ces formalités, nous avons donc décidé de redevenir ce qui nous allait le mieux, des amis et de garder notre colocation d'actualité afin qu'aucun de nous ne se retrouve dans la mouise...
J'en conclus personnellement que -Devenue Adulte Je Suis- car je n'aurais probablement jamais envisager une telle possibilité par le passé...
Il a fallu officialisé la chose et les questions ont fusées, les étonnements se lisaient sur les visages et dans les timbres de voix...
"Mais... Mais comment est-ce possible, ça avait l'air d'aller si bien entre vous, jamais un mot plus haut que l'autre, toujours à rire et à sourire..." (Et là vous vous rappeler le "histoire sans histoires"...)
C'est la vie, c'est comme ça, on y peut rien, quand ça arrive, il suffit d'écarter et d'attendre que ça passe (oui je sais j'aurais pu dire ça plus joliment mais j'aime bien cette phrase et j'ai pas souvent l'occasion de la placer...)
Bref, j'entre dans une ère de changement total et les surprises risquent d'être nombreuses...
A bon entendeur....